Actualités Great Divide, des Range Rover à l’assaut du Colorado

Great Divide, des Range Rover à l’assaut du Colorado

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Pour célébrer les 25 ans de la Great Divide Expedition, un groupe de Range Rover est reparti à la conquête de l’ouest par les chemins en 2014.

Si en Europe la référence en matière d’aventures en Land Rover reste le Camel Trophy, aux États-Unis c’est l’opération Great Divide qui en 1989 a marqué les esprits et définitivement installé l’image de baroudeurs des 4×4 de Solihull. Land Rover a en effet lancé un ambitieux défi : traverser la partie la plus exigeante de la « Continental Divide » dans le Colorado, une ligne de partage des eaux qui divise le continent américain en deux du nord au sud.

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L’opération Great Divide Expedition était bien entendu l’occasion de présenter le Range Classic version 1990. Avec les montagnes Rocheuses en toile de fond, une caravane de Range Rover allait donc progresser le long d’un itinéraire qui avait pris aux organisateurs près de deux ans à tracer… 25 ans plus tard, ce sont neuf Range Rover L405 qui ont cette-fois pris le départ d’une nouvelle expédition, destinée à démontrer leur capacités en tout terrain mais aussi que l’Amérique a encore un côté sauvage ! Fin août, les neuf Range ont donc quitté le confort douillet de la ville de Denver en direction de Telluride, Colorado.

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Rentrez ces données sur votre GPS et il vous indiquera un trajet d’environ 900 km, réalisable en un peu moins de 15 heures par la route. Mais ce kilométrage se trouve doublé dès qu’il s’agit de faire le trajet par les pistes. Sitôt sorti de la ville, les 10 Range sont d’ailleurs immédiatement entré dans le vif du sujet en s’attaquant au Red Cone Pass, un col situé à 3 900 m d’altitude qu’une piste rocailleuse flanquée de ravins de plus de 300 m permet de franchir. Le guide américain Dangerous Roads le déconseille aux 4×4 d’origine et aux pilotes débutants… Le convoi est pourtant passé grâce aux conseils des moniteurs du Land Rover Experience et… aux capacités toujours étonnantes des Range L405.

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La redescente fut également très technique, mais les paysages et le charme de la ville de Breckenridge ont fait oublier à chacun le stress de la journée. Les anciennes « villes champignon » du 19° siècle,  dont la croissance a été dopée par les richesses minières de la région, sont devenues aujourd’hui de splendides station de ski aux couleurs chamarrées. Le Mosquito Pass et ses plus de 4 000 m d’altitude était au menu du road-book du deuxième jour, avec une invitée surprise : la neige ! Ce col est en effet fréquemment fermé du fait des conditions climatiques extrêmes, et même en plein été ses pistes d’approche doivent être abordées en boîte courte et à pas d’homme du fait des torrents, des congères et du terrain changeant : rocailles, sable, gravier…

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Voilà de quoi occuper une bonne partie de la matinée ! Mais l’après-midi était également placée sous le signe du franchissement avec le passage du Hagerman Pass, autre col un peu moins élevé (3 649 m « seulement ») ouvert seulement en été qui permet d’accéder à l’ancienne ville minière de Leadville. Le Terrain Response démontrait sa polyvalence en sélectionnant les rapports courts quand nécessaire et en gérant les blocages de différentiel avec finesse. C’est dans la célèbre station d’Aspen que les Range Rover allaient trouver du repos pour la nuit.

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Direction Taylor Pass au matin, pour une nouvelle ascension vertigineuse qui fait découvrir la richesse des paysages de cette régions des USA : forêts denses, plateaux semi désertiques, passages semés de rochers de toutes tailles… Une fois de plus la conduite n’est pas de tout repos malgré le confort des Range 2014, leur suspension pneumatiques et leurs sièges massant. Les bons vieux ressorts du Classic de 1990 font finalement un aussi bon travail sur ce type de terrain, tandis que la légèreté et la visibilité périphérique remarquable du Range originel font merveille pour placer les roues au bon endroit dans les sections les plus techniques.

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Autrefois les carrioles des pionniers devaient être « treuillées »  car les attelages de chevaux ou de bœufs ne suffisaient pas à contrer la forte pente… Aujourd’hui, le Terrain Response trouve du grip en montée et le Hill Descent Control permet de regarder les montagnes environnantes en toute sécurité pendant la descente ! Plusieurs crevaisons sont tout de même à signaler, les pneus route et à profil bas des Range moderne n’appréciant pas les pierres trop coupantes. Le soir c’est un bivouac 4 étoiles qui attend les membres de l’expédition, avec repas gastronomique et tentes de charme. On est loin du Camel Trophy !

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La cinquième journée nous conduit à Ouray, autre ville minière fondée à la fin du 19° siècle dont la richesse ne s’est pas tarie. L’hôtel Beaumont nous rappelle que la vallée est surnommée ici « la petite Suisse ». Il y a 150 ans, le Red Mountain Mining District attirait plutôt des aventuriers, des joueurs professionnels et des danseuses en quête de fortune que des touristes ! La Million Dollar Highway, en fait une piste qui zigzague à flanc de montagne, dénonce bien les espoirs fous des colons de l’époque. Elle nous mène à l’Engineer Pass, à 3 900 m, après avoir traversé auparavant de vastes forêts de conifères et quelques cours d’eau sans difficulté majeure. La piste d’une cinquantaine de kilomètres est à couper le souffle, avec d’un côté la paroi rocheuse et de l’autre de profonds ravins.

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Les monts Uncompahgre et Sneffels (plus de 4 300 m chacun) apparaissent au loin… Témoin de l’histoire mouvementée du Colorado, le convoi passe près d’Animas Fork, autoproclamée à la fin du 18° siècle « plus grande ville du monde… à cette altitude (3 530 m) ». Puis il a fallu à nouveau quitter les grands espaces et redescendre des chemins escarpés pour rejoindre la civilisation, en l’occurrence la ville de Silverton, fondée en 1874 et réservée à l’époque aux prospecteurs.

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Enfin, vint le moment du « morceau du roi » de ce parcours. Après un court passage sur l’autoroute 550 qui dessert cette région des Rocheuses, le groupe de Range a commencé à arpenter le fameux Black Bear Trail, qui permet de rallier Telluride après deux heures de descente là encore à flanc de montagne sur une piste en lacets, avec la ville nichée dans sa vallée en toile de fond. Son col, le Black Bear Pass, culmine à 3 913 m alors que Telluride siège à environ 2 750 m, ce qui donne une idée du dénivelé sur la vingtaine de kilomètres de piste à parcourir…

 

Portraits5 minutes avec…

Tom Collins, moniteur de pilotage au Land Rover Experience USA.

– Vous avez organisé la Great Divide Expedition originelle en 1989. Comment avez-vous préparé cette version du 25ème anniversaire ?
– J’avais gardé mon vieux cahier de route de l’expédition de 1989, et c’était amusant de le dépoussiérer ! Je n’avais pas remis les pieds -ou plutôt les roues- sur certains sentiers depuis lors, mais peu de choses ont finalement changé. Ce sont encore et toujours les routes de terre et les pistes les plus difficiles en Amérique du Nord. Les clients qui ont pris part à cette aventure ont vécu quelques sensations fortes !

– Avez-vous suivi le même tracé que l’expédition d’origine?
– Pas dans son intégralité, car ce n’est malheureusement plus possible. Battle Pass, dans le Wyoming, a été asphalté tout de suite après notre passage en 89, et une partie de la piste à travers Rollins Pass (Colorado) empruntait un ancien tunnel ferroviaire, qui s’est effondré depuis et n’a jamais été réparé. Mais nous sommes bien passé par les points les plus impressionnants  de l’aventure de 1989, et par les sentiers les plus difficiles. Et comme à l’époque nous avons parcouru près de 1000 miles, de Denver à Telluride, qui nous ont pris sept longues et difficiles journées.
– Quels ont été les points forts de cette expédition ?
– La liste est longue ! Le premier jour, nous avons défié le Red Cone Pass, un col qui se trouve à 12 800 pieds d’altitude et qui traverse la Continental Divide. Son approche est très difficile et les instructeurs ont guidé les véhicules tout le long du chemin, c’était spectaculaire. Il y a eut aussi Mosquito Pass, à 13 188 pieds, c’est le col le plus haut accessible en voiture aux États-Unis. Et bien entendu Black Bear Pass qui ouvre l’accès à Telluride le dernier jour et qui offre des paysages à couper le souffle.

– Qui a eut l’idée de la Great Divide Expedition de 1989 ?
– Bill Baker, qui était à la tête des relations publiques de Land Rover USA à l’époque, cherchait en 1990 à faire quelque chose d’unique pour faire connaître le nouveau millésime du Range Classic aux Etats-Unis. De mon côté, cela faisait des années que je rêvais de traverser la « Continental Divide », en moto cross ou un 4×4. J’ai proposé l’idée à Bill, qui a adoré. Il était d’ailleurs présent cette année pour parler de la première expédition.
– Combien de Range Rover ont participé à l’expédition d’origine?
– Il y avait neuf Range Rover du millésime 1990, spécialement équipés de treuils et de galeries. Pour cette expédition du 25° anniversaire, nous avons utilisé neuf Range Rover tout juste sortis de chez le concessionnaire. Et cela a été très amusant de voir la réaction des clients tandis qu’ils pilotaient ces Range 100% d’origine à 12 000 pieds d’altitude, sur des pistes qui n’étaient pas beaucoup plus large que les véhicules eux-mêmes…

 

One of fifteen Great Divide Expediton Range Rovers built by Land Rover

Un Range Classic comme neuf

Au milieu des neuf Range Rover flambants neuf qui ont repris le tracé de la Great Divide se trouvait un vénérable Range Classic de 1989. Pour fêter les 25 ans de l’expédition, Land Rover USA a en effet reconstruit un Range V8 à l’identique de ceux qui ont participé en 1989. Ce Range entièrement restauré et équipé a ensuite été mis aux enchères sur internet afin de récolter des fonds pour l’ONG Tread Lightly!, qui milite pour un usage responsables des sentiers par les pratiquants du 4×4. En échange de 55 000 dollars, l’heureux gagnant de l’enchère a remporté ce Range et le droit de l’utiliser durant cette version moderne de la Great Divide.