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Land Rover : avec un smartphone, un diagnostic moteur pour moins de 30 euros

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Faire soi-même un diagnostic électronique du moteur de son Land récent avec un smartphone, une tablette ou un  PC portable est possible pour un investissement de moins de 30 euros. Pour communiquer avec les calculateurs électroniques et les capteurs du véhicule une petite interface et une application iOS ou Android ou encore un logiciel simple suffisent.

Il y a une quinzaine d’années les logiciels et appareils de diagnostic électronique des automobiles étaient très chers et réservés aux seuls concessionnaires. Les systèmes restaient exclusifs et inaccessibles aux garagistes indépendant et encore moins aux particuliers. Depuis les choses ont bien changé. Les fameuses « valises » du début se sont miniaturisées et de nouvelles législations ont imposé aux constructeurs une harmonisation et une « ouverture » vers l’extérieur.

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Désormais on peut faire un diagnostic électronique de son Land avec de petits appareils coûtant quelques centaines d’euros et, plus facilement encore, on peut diagnostiquer le moteur et la transmission de son véhicule avec son smartphone ou sa tablette. Une interface complémentaire et une application téléchargée sur l’Apple Store ou Google Play Store suffisent  et l’’investissement ne dépasse pas 30 euros. Cependant il ne faut pas rêver. Avec un tel équipement il est impensable de rivaliser avec les concessionnaires, les réparateurs agréés et les garagistes indépendants  Land Rover qui ont accès à toutes les données du constructeur et qui peuvent interroger tous les calculateurs (suspension, Airbag, ABS…) mais ce système permet déjà un accès à des données primordiales comme les températures des fluides, la vitesse de rotation du moteur donc son régime, la vitesse du véhicule, la température de l’air d’admission, le débit d’air d’admission, etc. On peut également mesurer les performances du véhicule.

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Bref, en installant sa tablette ou son smartphone connectés sur le tableau de bord  de son Land comme un GPS on a sous les yeux des informations précieuses dignes d’un véhicule de rallye. Pour les mécaniciens et ceux qui entretiennent eux-mêmes leurs Land il est possible de lire et effacer (pour les applis payantes) les fameux codes défauts. Le système devient alors un outil efficace à condition de bien savoir s’en servir. Evidemment il est inutile d’effacer un code défaut sans avoir auparavant résolu ou réparé « physiquement » le problème.

Pour quels Land ?

Par ailleurs la norme EOBD (European On Board Diagnostic) est relativement récente et n’a été imposée progressivement aux constructeurs qu’à partir de 2002. Il existe donc un « flou artistique » jusqu’en 2005 quant à la compatibilité avec les systèmes existants. Quels Land sont compatibles avec ces logiciels et ces adaptateurs ? Nous avons pu confirmer que cette interface ne communique malheureusement pas avec les ECU (Electronic Control Unit) des moteurs Td5, quelle que soit leur génération ou le modèle (Defender et Discovery), ni avec les Land équipés de moteurs 300 Tdi ou 200 Tdi. En revanche, des blocs aussi anciens mais provenant d’autres constructeurs qui avaient une gestion différente de l’EOBD communiquent parfaitement. C’est le cas pas exemple des Range P38 2,5 l TD (origine BMW) et des Freelander 1 puis 2 avec leur blocs TD4 (origine Rover, puis BMW puis Ford). Les Discovery 3 et 4, Range Rover L322 puis L405 et les Range Sports (1 et 2) sont eux parfaitement compatibles.

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ELM 327, une interface de référence

Comme nous l’avons vu, le logiciel spécifique ou l’ application dédiée  de votre PC portable, votre tablette ou votre smartphone ne peuvent communiquer avec les calculateurs du moteur  qu’avec l’aide d’une interface spécifique. Cette interface  se branche sur la prise OBD-II et transmet les informations  par un câble ou sans fil  via les protocoles Wi-Fi ou Bluetooth.  Plusieurs types d’interfaces sont disponibles sur le marché mais le modèle vedette reste l’ELM 327. Sous ce nom de code se cache dans un petit boîtier un module électronique « micro-contrôleur » mis au point par la société américaine Microship Technology. Pour les spécialistes ce produit déjà ancien présente de nos jours un faible débit qui peut le mettre en défaut dans des cas particuliers sur les véhicules « multiplexés » les plus récents mais l’ELM 327 reste le standard incontesté dans le domaine et la raison en est toute simple : la version 1.0 du logiciel de la puce électronique n’a pas été protégée ce qui a engendré de nombreuses copies très bon marché fabriquées en Chine.

Ainsi plusieurs milliers d’ELM 327 « génériques» sont disponibles sur Internet pour une somme dérisoire (entre 8 euros et 15 euros), le prix du port depuis Hong-Kong ou n’importe quelle autre ville dépassant souvent le prix de l’objet. Toutes ces copies ne semblent pas présenter de graves défauts de fonctionnement si ce n’est qu’elles ne reprennent que la version de base du firmware malgré des appellations parfois pompeuses ou fantaisistes alors que Microship Technology en est à la version 1.4b. Il est bien évident que les logiciels ou la documentation (quand ils existent) sont en anglais. Pour ceux qui n’ont jamais accroché avec la langue de Shakespeare nous ne pouvons que recommander les produits distribués par des développeurs français proposant une assistance digne de ce nom. L’ELM 327 est disponibles sous quatre types. Le modèle avec câble RS 232 bien souvent enfermé dans un solide boîtier en métal est devenu anecdotique car le port série a complètement disparu des ordinateurs modernes. L’ELM 327 USB l’a remplacé depuis plusieurs années.

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Ce modèle qui se branche tout simplement sur le port USB d’un PC portable via un câble intégré nécessite l’installation d’un driver. Nos préférences vont aux packs en français comme celui de Docteur Auto ou encore celui d’OBD Facile qui proposent l’interface, les logiciels et les drivers (sur CD ou en téléchargement) et une assistance téléphonique efficace. Les logiciels PC sont moins « conviviaux » que les applications Androïd ou iOS mais sont généralement plus complets. L’option ELM 327 USB s’avère être intéressante pour ceux qui disposent d’un ordi portable sans Bluetooth et qui n’ont pas de smartphone ni de tablette. L’ELM 327 Wi-Fi  qui offre une connection sans fil fiable est un peu plus chère que la version Bluetooth. Elle fonctionne avec tous les ordi portables Wi-Fi ainsi que les smartphones et tablettes et elle reste indispensable pour les Iphone et Ipad de chez Apple. En effet le mode Bluetooth  a été fortement « limité » par les développeurs de la firme à la pomme à moins d’utiliser un appareil « débridé ».

Bluetooph et Android

L’ELM 327 Bluetooth reste sans aucun doute la plus courante, d’autant plus que les Chinois ont envahi le marché avec des versions « mini » très pratiques pour un branchement discret. Cette technologie qui autorise une transmission sans fil à courte distance est bien adaptée à l’intérieur d’un véhicule. Rappelons qu’elle ne fonctionne pas avec les I-phone et I-pad « officiels ». Que ce soit en mode Wi-Fi ou en mode Bluetooth il convient  d’appairer les appareils entre eux (interface avec smartphone, tablette ou PC) pour qu’ils puissent communiquer. L’appairage est facile à réaliser à partir des  modes « paramètres » ou réglages » de vos appareils. Les codes d’appairage qui ne sont souvent pas fournis par les fabricants d’ELM 327 sont le plus souvent « 1234 » ou « 0000 » ou encore « 5678 »

emplacement prise OBD-II sur def 2,2 l TD

Des applications par dizaines

Sur Internet il suffit de taper OBD sur la ligne de recherche de Google Play Store  ou bien de l’Apple Store pour découvrir  des dizaines d’applications permettant de réaliser facilement un diagnostic EOBD avec un smartphone ou une tablette. Ces applications semblent être réussies pour la plupart et chaque développeur a rivalisé d’ingéniosité pour offrir une excellente ergonomie. Cependant beaucoup présentent des bugs ou des incompatibilités avec certains modèles de véhicules. Attention, il faut bien garder à l’esprit que la normalisation de l’EOBD est récente et n’a été introduite que progressivement à partir de 2002 même si certains constructeurs ont pris les devants par rapport à la législation. Les applications que nous avons sélectionnées  sont des « poids lourds » dans le domaine et souvent  les plus utilisées. Les téléchargements des versions « light » ou « free »  sont gratuits mais si vous voulez obtenir le maximum de fonctions et surtout avoir la possibilité d’effacer les codes défauts il faut passer aux versions payantes appelées très souvent « pro « (les prix varient de deux à trois euros à environ 15 euros). Un bon moyen de ne pas se tromper est de tester une version  « light » sur son véhicule. Si il y a compatibilité c’est que cela marche et on peut acheter la version « pro ».

Torque

Cette application  compatible avec une interface ELM 327 Bluetooth fonctionne avec des smatphones ou des tablettes Android.  En mode « instrumentation » les compteurs ronds à l’ancienne sont tout simplement magnifiques. Notée 4,6/5 par les utilisateurs c’est l’une des applications les plus utilisées dans le monde et une référence. Son seul défaut est de n’être proposée qu’en anglais. La version Pro coûte 3,55 euros.

Dash Command

Développée par Palmer Performance Engeenering en différentes versions ( Windows, Android ou iOS) cette application est très appréciée et recommandée par de nombreux utilisateurs à travers le monde. Selon la version Dash Command est compatible avec les interfaces ELM 327 Bluetooth ou ELM 327 Wi-Fi. L’application, malheureusement uniquement en anglais,  est notée 4,1/5 par les utilisateurs Android. Les versions libres ne sont que des versions d’évaluation, les versions complètes coûtent 9,99 euros.

OBD-Facile

Des développeurs français proposent sous le nom d’OBD-Facile un logicel Windows ou des applications iOS ou Android dans la langue de Molière  pour diagnostiquer son véhicule  avec une interface ELM 327 appropriée. Les versions Bluetooth ou Wi-Fi sont très semblables et faciles à utiliser. La présentation reste sobre et a le mérite d’être très claire. La base de données des codes défauts des constructeurs est en constante évolution  et les versions actuelles comprennent  plus de 5000 définitions de codes défauts. Cette application est notée 3,7/5 par les utilisateurs Android qui intègrent dans leurs notations la version gratuite très limitée. La version Premium coûte 14,99 euros  mais l’investissement est rentable pour ceux qui ne comprennent pas bien l’anglais.

OBD Diag and Scan

Contrairement à ce que son nom peut laisser supposer cette application donne des informations en français et c’est sa principale qualité. C’est une application Android qui fonctionne avec une interface ELM 327 Bluetooth. Le logiciel embarque une base de données de plus de 3500 codes défauts avec leur description et les mises à jour sont gratuites. On peut avoir accès à un tableau de bord pour suivre les paramètres du moteur. Notée 3,3 par les utilisateurs Android cette application est très facile à utiliser.

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Un peu d’histoire

La gestion électronique des moteurs a été introduite chez Land Rover depuis le milieu des années 1980 avec le calculateur d’injection du fameux V8 du Range. Un peu plus tard les ECU (Electronic Control Units) ou Unités de Contrôle Electronique ont fait leur apparition. Ces systèmes embarqués composés de calculateurs de plus en plus sophistiqués commandés par des logiciels et reliés à la « mécanique » par des capteurs et des actuateurs ont permis de connaître et de gérer plus facilement de nombreux paramètres des moteurs comme la température, les pressions, la vitesse du véhicule, le régime de rotation… Et les émissions polluantes. Cette nouvelle possibilité de « maîtriser » ces émissions a entraîné le CARB (California  Air Resource Board) à imposer aux constructeurs une norme afin que les moteurs respectent  les seuils imposés par l’administration américaine. L’OBD (On Board Diagnostic)  ou diagnostic électronique embarqué naissait à la fin des années 1980. La norme OBD-II plus évoluée a été introduite au milieu des années 1990. Sur notre continent la norme  EOBD (European On-Board Diagnostics), calquée sur la norme OBD-II, a été imposée progressivement  par des directives européennes pour tous les véhicules à essence vendus en Europe depuis l’année 2002, pour tous les véhicules Diesel vendus depuis 2004 et pour tous les véhicules utilitaires ou équipés au GPL depuis 2007. Les véhicules utilitaires et les véhicules GPL/GNL sont également concernés. Cette norme a « ouvert »  les le diagnostic de l’équipement antipollution des véhicules et l’a rendus accessibles à tous. Le protocole de communication, les codes défauts et le connecteur de diagnostic ont été standardisés. Prochainement la norme EOBD devrait s’étendre aux systèmes électroniques relatifs à  la sécurité automobile.

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La prise OBD-II

La norme EOBD a imposé l’installation dans l’habitacle de tous les véhicules récents, près du conducteur, d’un connecteur de diagnostic à 16 broches répertorié SAE J1962. Cette connexion appelée tout simplement prise OBD-II permet la communication entre les calculateurs des ECU et un instrument de diagnostic extérieur qui peut être la « valise » des garagistes, un petit appareil de diagnostic auto ou, pour ce qui nous intéresse, l’interface ELM 327. Grâce à cette connexion standardisée il est possible d’interroger le véhicule suivant plusieurs modes dénommés services OBD. Dans les Land et Range Rover, on la trouve généralement au niveau des pieds du conducteur, éventuellement cachée derrière une trappe, parfois (Defender 2,4 l et 2,2 l TD) avec les fusibles. Sur certains modèles (Range P38, Freelander 1) elle se trouve du côté du passager le long du tunnel central.

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