La passion pour les Land se partage très souvent en famille : enfants et petits-enfants se retrouvent fréquemment sur les banquettes arrière lors des sorties. Mais que ce soit pour quelques heures sur un terrain, quelques jours pour un rassemblement ou… plusieurs semaines lors d’un voyage au long cours, voyager avec des enfants ne s’improvise pas. Sécurité, alimentation, divertissement… Voici des conseils de landistes chevronnés pour rouler en famille dans les meilleures conditions.
Peut-on imaginer de plus belles vacances qu’une famille au complet partant dans un Land bien aménagé pour plusieurs semaines de raid ? Les voyages en Land sont un formidable moment de partage et de découverte, quel que soit l’âge des petits voyageurs. « Viktor-Henri avait tout juste 1 an quand nous sommes descendu le long de la frontière Algérienne jusqu’en Mauritanie, avec ses 7 autres frères et sœur, dans notre Defender 110 à 9 places » se rappelle ainsi Jean-Luc de Sanglois, qui a sillonné une bonne partie du globe avec sa famille. « Nous avons voyagé avec nos enfants depuis toujours, dès leur naissance. Aux nombreuses personnes qui nous ont dit que nous étions fous de traverser le désert avec un bébé, nous avons toujours répondu que sur tous les territoires que nous traversons, Afrique, Asie, Europe, vivent des familles avec des bébés, des enfants, qui, compte tenu de leur alimentation et des problèmes d’hygiène, courent bien plus de risques que nous ! »
Préparer le voyage
Le premier conseil à suivre pour réussir un voyage en famille est justement de préparer un parcours qui plaise à tout le monde. « Il est important d’organiser le voyage avec les enfants, afin de découvrir ensemble le ou les pays, le climat, les gens, les choses à voir, les mers ou les lacs où l’on pourra se baigner » explique Jean-Luc de Sanglois. Quel que soit le pays traversé, certaines activités seront en effet toujours accueillies avec enthousiasme par les enfants : parcs de jeux, réserves animalières, baignades en tout genre ou pourquoi pas une séance de cinéma à l’occasion d’un passage en ville ! Les kilométrages quotidiens du road-book doivent également tenir compte de l’âge des passagers : les bébés ne peuvent par exemple pas rester plusieurs heures de suite dans la même position, et doivent être fréquemment changés. Plus généralement il faut prévoir que les enfants se fatiguent et se lassent plus vite que des adultes ! « Il faut tabler sur un maximum de 5 heures de route par jour » précise Typhaine Lescher, qui a parcouru le Maroc et la Patagonie avec sa famille. « L’idéal est de faire le gros du kilométrage après déjeuner, au moment de la sieste ». Les horaires sont évidemment à moduler en fonction du climat et des températures : difficile de rouler en Afrique en été entre 14h00 et 17h00. « Je déconseille les pays trop froids ou pluvieux avec des petits » rajoute Typhaine, « car on a du mal à réchauffer le Land, et puis si les enfants ne peuvent pas jouer ou courir le soir à l’étape c’est moins drôle pour eux. » Les pays chauds recèlent par ailleurs des animaux et des plantes exotiques qui, pour nous, peuvent présenter un danger. « Avant le départ on doit expliquer aux enfants les risques potentiels, les précautions à prendre, mais sans leur faire peur. Il faut leur faire découvrir cette faune si extraordinaire avec les précautions d’usage…Ils apprennent tant de choses au contact de ces situations, ce sont des expériences qu’ils garderont toute leur vie… »
Sécurité et confort
Dans un Land comme dans n’importe quelle autre automobile, et ce quel que soit le type de trajet envisagé, les enfants en bas âge doivent être installés dans des sièges spécifiques qui leur apporteront confort et sécurité (voir encadré ci-contre). Ces équipements obligatoires étant peu contrôlés dans certains pays, certains landistes préfèrent gagner du poids et de la place en utilisant uniquement les ceintures ventrales du Land. Une solution qui leur procure plus de liberté de mouvement et moins de chaleur, mais gare aux accidents. Le bien être des petits est aussi lié à l’aménagement du Land. « L’intérieur doit rester confortable pour eux, c’est-à-dire pas encombré par tous les bagages » conseille Jean-Luc de Sanglois. « Le voyage est long, les pistes difficiles, surtout sur les banquettes arrière des 110… Il vaut donc mieux privilégier une galerie de toit pour y mettre la majorité des bagages ». Ce voyageur au long cours recommande par ailleurs d’emporter un accessoire auquel on ne penserait pas au premier abord : des oreillers. « Mais des vrais, des gros, pour que les enfants puissent dormir sans se blesser malgré les secousses. C’est incroyable de voir comment ils peuvent dormir alors que le Land est ballotté sur les pistes ! ». Pour occuper les enfants pendant les trajets, rien de tel que des jeux ou des jouets. « Chacun des enfants emporte un sac -pas trop gros- avec ses jouets préférés » raconte Typhaine Lescher, « et puis on favorise les jeux qui d’expérience prennent peu de place et permettent de jouer pendant des heures, comme du papier et des crayons ou des Lego. » Des filets élastiques comme dans les trains ou des aumônières de sièges munies de poches permettent à chacun de retrouver ses petites affaires le matin. Il faut bien entendu penser aux inévitables « doudous » !Les landistes voyageurs évitent en revanche les équipements trop technologiques : tablettes ou lecteurs DVD sont chers, fragiles et peuvent attirer les voleurs. Ils ont tendance aussi à « couper » les enfants de leur environnement le soir au bivouac. Mieux vaut un bon feu de bois, un ballon ou quelques branches pour se fabriquer un arc et des flèches !
Manger et s’hydrater
En fonction de l’âge des petits passagers il peut être nécessaire d’emporter un stock de nourriture : lait de croissance ou éventuellement petit pots pour bébés se trouvent difficilement à l’étranger. « Avec les tous petits, si la maman allaite le problème de l’alimentation et de la santé est réglé ! » s’amuse Jean-Luc de Sanglois. Pour le petit-déjeuner des plus grands, chacun sa technique en fonction des pays visités et de la longueur du voyage : lait en poudre ou lait UHT en petites bouteilles. Les briques de lait chocolaté ou de jus d’orange sont également très pratiques. Pour les repas, le plus facile est d’acheter au jour le jour des fruits et légumes frais à cuisiner avec des pâtes, du riz, de la purée lyophilisée ou des conserves. « Pas de panique, les enfants même petits s’adaptent très facilement aux changements d’alimentation, bien mieux que nous les grands » se rappelle Typhaine Lescher. Même avec un réfrigérateur, la viande et le poisson peuvent être sujets à caution si les conditions hygiéniques ne sont pas optimales. Mieux vaut dans ce cas les éviter. Il en va de même pour l’eau : les risques de la « turista » sont trop graves pour les enfants pour se risquer à boire autre chose que de l’eau minérale. »Il faut surtout penser à hydrater les enfants très souvent, même s’ils n’ont pas soif » insiste M. de Sanglois. « Avec les fortes chaleurs, les jeunes enfants sont particulièrement exposés car ils ne peuvent pas encore bien réguler la température de leur corps. Et les bébés ne savent pas dire quand ils ont soif, ni réclamer à boire. Alors il faut que le bébé boive son biberon d’eau toutes les demi-heures, c’est impératif ! » Il faut donc renouveler la réserve d’eau régulièrement. Emporter quelques cachets de purificateurs d’eau permet de parer au plus pressé en cas d’urgence. La climatisation peut être un allié, à condition de l’utiliser ponctuellement aux heures les plus chaudes et sans excès, car elle peut provoquer des angines et des maux de gorges. Enfin un petit stock de bonbons, de gâteaux et de chips est toujours commode pour calmer les impatients quand les étapes sont un peu trop longues !
Le soir au bivouac
Pour le couchage, tout dépend bien sur de l’aménagement du Land. Les tentes familiales à chambres multiples sont plus pratiques que les petites « igloo » séparées pour rester en famille. Les simples matelas isolants de camping sont économiques, légers et souvent suffisant pour les petits gabarits. Les sacs de couchage doivent être choisis en fonction de la température nocturne des régions traversées. Et il ne faut pas oublier une ou deux veilleuses à Led pour que les plus jeunes retrouvent leur chemin la nuit ! Les tentes de toit sont pratiques pour garder les enfants en sécurité tandis que les parents dorment dans le Land ou sous la tente a côté. « Attention tout de même dans les pays froids » prévient Typhaine Lescher, « les tentes de toit se refroidissent très vite, et comme les enfants se découvrent pendant la nuit ils peuvent attraper froid ». Pour la douche, les rivières ou les lacs ont l’avantage d’être plus amusants que la salle de bain à la maison et ils facilitent donc les ablutions ! « Dans les pays chauds il faut vérifier chaque soir la présence de tiques ou d’autres bestioles susceptibles d’avoir choisi nos bambins comme lieux de villégiature » conseille Jean-Luc de Sanglois, « et couper régulièrement les ongles des mains et des pieds pour éviter les saletés et les cassures douloureuses. Et chaque soir secouer à l’extérieur les draps ou les duvets avant d’y mettre les petits, car ce sont également des endroits privilégiés pour toutes sortes de bestioles. »
En résumé, voyager avec ses enfants en Land est… une aventure familiale extraordinaire ! Si a priori cela peut sembler compliqué, il ne faut pas oublier que nos bambins s’adaptent très rapidement à toutes les situations. Et qu’ils sont la source de multiples rencontres ! « D’eux-mêmes, les enfants vont vers les gens, simplement, et il est bon de les laisser faire, que de merveilleuses rencontres n’a-t-on pas fait grâce à eux » raconte M. de Sanglois. « Les petits blondinets sont partout chez eux, et sont gâtés, accueillis comme des rois, partout, du plus profond désert aux villages reculés des Balkans. Ne transmettez pas vos peurs aux enfants, ils sont naturels et se fondent partout, dans toutes les cultures, les traditions, les coutumes, et partout on leur pardonne toujours leur curiosité ou leurs maladresses… ».