Actualités Test Matos amortisseurs Bilstein B4: qualité d’origine

Test Matos amortisseurs Bilstein B4: qualité d’origine

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Moins connu que son frère plus sportif le B6, le modèle B4 de l’équipementier allemand Bilstein est un amortisseur discret mais efficace, au tarage plutôt souple. Il permet de retrouver à moindre coût une suspension de type « Genuine », parfaite dans le cadre d’une restauration ou d’une utilisation en balades.

Le Bilstein B6 Offroad, facilement reconnaissable à ses couleurs jaune et bleu, a gagné la confiance de nombreux landistes au fil des années. Si la marque allemande n’est pas fondamentalement une spécialiste du 4×4, cet amortisseur au tarage ferme et à la fiabilité éprouvée a démontré être un excellent choix pour les Land préparés pour les rallyes-raid ou le voyage. Nous avons donc voulu mettre aussi à l’épreuve son «petit» frère, le B4.

Il s’agit d’un amortisseur à la fois plus discret, avec son corps entièrement noir et sa taille standard, mais également moins cher, avec un prix d’environ 80 à 90 euros pièce (quiand le B6 coûte environ 130 euros). Pour autant, la B4 et le B6 partagent presque la même technologie qui a fait le succès de Bilstein : il s’agit d’amortisseurs bitubes à gaz (du « nitrogen », c’est à dire de l’azote), avec un système d’amortissement à empilement de disques de valves (voir encadré ci-dessous). Bilstein a été une des marques pionnières dans l’utilisation de gaz sous pression dans ses amortisseurs ; il permet d’éviter la cavitation de l’huile, c’est à dire la formation de bulles lorsqu’elle est soumise à de fortes contraintes.

 

 

Cela autorise un comportement régulier de l’amortisseur, même sur de longues étapes exigeantes. Contrairement à beaucoup de ses concurrents, le B4 présente un diamètre de corps standard (voir fiche technique en encadré) et une longueur également identique à l’origine, ce qui le rend incompatible avec une rehausse de suspension. Il dispose donc au final d’une dotation technique plutôt classique. Mais on a vu dans le cas du B6 que la qualité des matériaux employés (huile, joints, piston, …) compensait largement cette recette sans surprises.

 

Sa finition est elle aussi assez proche de celle du B6, avec des soudures bien réalisées sur le corps et sur les points de fixation, même si l’œil ne bénéficie pas d’un cordon de soudure à 360°. On note aussi que le « cache-poussière » qui protège la tige est en plastique et que les silent blocs fournis sont très souples et taillent plutôt petit. Le montage de ces amortisseurs sur un Range Rover Classic n’a pas posé de problème particulier. Il faut simplement bien choisir les références des B4 chez votre spécialiste, car il en existe pour de très nombreux modèles de voitures. Ils ont été installés avec des ressorts neufs de type «Genuine» (couleur noire, hauteur et capacité de charge standards). Une fois les roues remontées, on peut apprécier -ou non- la discrétion de ces amortisseurs : leur couleur noire les rend à peu près invisibles et on retrouve donc l’aspect d’origine du Land avec ses suspensions intégralement noires et sa hauteur standard.

À l’essai : tout en souplesse

Lors de sa sortie en 1970, le Range Rover avait surpris du fait de son bon confort de suspension, inhabituel sur un 4×4. Les ressorts et amortisseurs bien élastiques permettaient d’amortir les défauts du terrain, au prix il est vrai d’un roulis prononcé en virage. Mais les ingénieurs de Land Rover -dont Roger Crathorne- avaient surtout vu l’avantage en tout terrain d’une suspension au tarage souple : elle donnait d’excellents débattements aux ponts et permettait de garder le plus longtemps possible les 4 roues au contact du sol, assurant ainsi une bonne motricité.

C’est très exactement le comportement que l’on retrouve avec les Bilstein B4 ! En ville et sur route, le confort supérieur qu’ils procurent est immédiatement sensible comparé à la configuration antérieure du véhicule (amortisseurs Terrafirma All Terrain et ressorts + 5 cm de la même marque en tarage «Medium»). Les petites irrégularités de la chaussée sont mieux absorbées, le châssis et la caisse vibrent moins et surtout l’amortissement plus progressif rend le 4×4 plus efficace : les ralentisseurs, par exemple, peuvent être abordés à une vitesse supérieure car la suspension «travaille» mieux. L’effet «coup de raquette» disparaît également en grande partie sur les brusques dénivelés.

Sur route, le constat est le même avec un douceur de fonctionnement et une capacité en courbe retrouvée : même si le 4×4 penche plus en virage, le travail plus sain des amortisseurs autorise au final une meilleure maîtrise de son comportement. Cette capacité se retrouve en tout terrain, où la souplesse de la suspension favorise effectivement les débattements. Les ponts travaillent mieux, avec une articulation facilitée par le tarage souple des amortisseurs (et des ressorts). Par ailleurs, si le confort n’est pas une priorité en franchissement, il est toujours agréable de ne pas avoir à «serrer les fesses» quand on arrive sur un obstacle (saignée, petite marche, etc). On retrouve comme sur le goudron un fonctionnement très progressif des amortisseurs aussi bien en compression qu’en détente.

Ce comportement a bien entendu aussi des contreparties : la souplesse des Bilstein B4 fait qu’ils ne sont pas adapté à un véhicule lourdement équipé (treuil, galerie, …) et qu’en franchissement ils ont parfois tendance à trop s’écraser sous l’effort. Ils peuvent aussi être ressentis au début comme étant moins «sûrs» dans des dévers par exemple, même si au final leur comportement très sain est plutôt un atout. Pour ce qui est de leur endurance, après un an d’utilisation le seul défaut à noter sur ces B4 est la fragilité des silent bloc fournis par Bilstein côté tiges. S’ils semblent faire leur travail correctement malgré leur petite taille, ces silent bloc se sont en revanche rapidement craquelés. Cela ne porte pas à conséquence pour l’instant, mais il va falloir les surveiller. Les silent blocs côté œil ne semblent pas présenter ce problème. Sinon, aucune fuite ni détérioration ne sont à signaler ; le B4 semble donc être aussi solidement fabriqué que le B6, ce qui est un compliment.

Bilan : idéal pour les Land d’origine

Vous l’aurez compris, les amateurs de raid et de franchissement extrême auront raison de ne pas choisir ces Bilstein B4 pour préparer leur véhicule. Leur souplesse et leur taille standard ne leur conviendront pas. En revanche, les landistes qui ont un Land en configuration d’origine ou à peine équipé et qui en ont une utilisation «modérée», à la fois sur route et en tout terrain, apprécieront le confort renouvelé qu’ils apportent ainsi que leur comportement très sain comparé à des suspensions tarées plus ferme, qui ont tendance à dégrader le toucher de route du 4×4. On peut aussi conseiller ces Bilstein B4 à ceux qui rénovent voire restaurent un Land Rover, car leur aspect « Genuine » s’accorde parfaitement à un 4×4 que l’on remet dans sa configuration d ’origine. S’ils ne sont pas les moins chers du marché, les Bilstein B4 se rattrapent avec leur excellente réputation en matière de fiabilité, que nous évaluerons de nouveau dans 1 an environ.

Fiche technique Bilstein B4

Technologie: Gaz/Huile

Bitube

Double effet

Corps: diam. 55 mm

Tige: diam. 20 mm

Avant:

Longueur comprimé: 49 cm

Longueur étendu: 66,5 cm

Capacité: 17,5 cm

Arrière:

Longueur comprimé: 45 cm

Longueur étendu: 64 cm

Capacité: 19 cm

 

Technique: des disques et des trous

Le Bilstein B4 utilise une technologie éprouvée pour son fonctionnement. Les mouvements du pont se traduisent par un déplacement de la tige et du piston à l’intérieur du corps de l’amortisseur. C’est la circulation de l’huile de chaque côté du piston qui assure l’amortissement. Bilstein utilise un système de disques de valves (voir illustration) pour cela : l’huile passe à travers un empilement de disques souples dans lesquels sont percés des petits trous. La taille de ces trous et la souplesse (ainsi que la quantité) des disques détermine le tarage, plus ou moins ferme, des amortisseurs.

(Article publié dans Land Mag 166)

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