Actualités Essai Land Rover Discovery HSE Sd6: démesure familiale

Essai Land Rover Discovery HSE Sd6: démesure familiale

5670

Les années passent et le Discovery est presque devenu un véhicule unique en son genre. C’est en effet un des derniers vrais 4×4 de gros gabarit à pouvoir offrir sept vraies places, un moteur Diesel V6 et de nombreuses options de luxe.

Plus d’un an après son lancement, la cinquième génération du Discovery n’est peut-être pas devenue une star des ventes de Land Rover, mais cela n’a jamais été son but. D’une certaine façon, on peut même considérer que ce membre essentiel de la gamme du constructeur anglais est un véhicule de connaisseur. Ses acheteurs sont souvent des gens convaincus, des propriétaires de la génération précédente et qui ont besoin d’un Disco pour faire des kilomètres, tracter, voyager en famille etc., parfois tout cela en même temps. Vieux de bientôt trente ans, le Discovery a su évoluer en même temps que le reste de la production automobile, mais avec cette dernière mouture, ce 4×4 a pris une autre dimension.

A tel point que la version de notre essai n’a rien à envier à un Range Rover L405, si ce n’est ce nom prestigieux. Les deux modèles de Land Rover partagent de nombreux éléments de plateforme, de transmission, de trains roulants et des moteurs. Les niveaux de finition du Discovery ont également été revus à la hausse et l’offre d’équipements est donc pléthorique. Le modèle que nous avons eu entre les mains n’est cependant pas dépourvu d’options, à commencer par magnifique Byron Blue qui recouvre sa carrosserie, ses jantes 22 pouces à finition gris foncé satiné, sa troisième rangée de sièges etc. Commençons par un constat superficiel, certes, mais malgré tout d’importance au moment de l’achat d’une voiture neuve : cette configuration est magnifique. L’intérieur mélange avec beaucoup d’élégance le cuir beige à liseré orange des sièges, le bois foncé à vernis mat des contreportes et de la planche de bord, et un habillage brun café savamment réparti dans l’habitacle.

Un ensemble moteur-boîte au top

Une fois le contact mis, le bien connu moteur Diesel 3,0 l V6 ronronne délicatement. L’isolation a encore fait des progrès sur cette génération, ce qui fait qu’on l’entend à peine depuis l’intérieur. Land Rover utilise ce bloc depuis longtemps et il est donc réglé à la perfection pour entraîner le gros 4×4, qui a de plus perdu plusieurs centaines de kilos grâce au recours généreux à l’aluminium dans sa conception. Si le Disco ne peut faire oublier son gabarit imposant (à peine moins de 5 m de long et plus de deux mètres de large), il est malgré tout devenu moins haut (1,85 m) de quelques centimètres.

Tout cela lui confère donc un comportement globalement plus sain que les Disco 3 et 4, même si un léger tangage se fait encore sentir dans les ronds-points. La boîte auto ZF à huit rapports est devenue, elle aussi, un classique chez Land Rover et permet de tirer le meilleur du moteur tout en assagissant sa consommation. Malgré tout, le colosse a soif et il est difficile de faire descendre la consommation sous les 9 l/100 km, ce qui joue en défaveur du Disco à l’heure où les Range L405 et Range Sport sont disponibles en version hybride rechargeable. Gageons que cette technologie ne devrait pas tarder à faire son apparition sur le gros 4×4 familial. Cela ferait du bien à sa carrière commerciale, grevée par un malus maximal avec cette motorisation. Le Discovery n’en est pour autant pas un véhicule du passé et la modernité embarquée est partout. Ainsi, l’affichage tête haute a fait de grand progrès et peut indiquer à la fois l’orientation des roues, l’inclinaison longitudinale et latérale, la vitesse ou encore une boussole.

Une partition maîtrisée

Sur cette version, les cinq sièges arrière sont motorisés afin de créer facilement un plancher plat ou d’accueillir un total de sept passagers. Ajoutez à cela le hayon électrique à ouverture « mains libres » et la petite ridelle intérieure, et l’on obtient un espace de chargement incroyablement pratique, modulaire et généreux (jusqu’à 2 406 l). Cela ne fait que renforcer l’esprit originel du Discovery, déjà présent à sa naissance en 1990. Onéreuse, cette descendante n’est cependant pas là pour le simple apparat et sait se faire aussi confortable qu’utilitaire et bien conçue. Le Discovery ne sacrifie rien de tout cela sur l’autel de sa montée en gamme et, au contraire, développe ses talents au maximum.

En hors bitume, le Land est difficile à prendre en défaut, même avec ses roues de 22 pouces. La recherche de motricité des aides électroniques, Terrain Response 2 en tête, est optimale, mais il n’en reste pas moins qu’une telle monte limite les capacités d’évolution en terrain accidenté. Le talent de ce véhicule en la matière n’est pourtant plus à démontrer, que ce soit au niveau des capacités d’articulation de sa suspension indépendante pneumatique ou de la performance des programmes de franchissement du Terrain Response. La formule du Discovery est donc plus gagnante que jamais, même si le véhicule se fait moins accessible avec cette motorisation, proposée d’entrée de gamme à 68 000 euros et à pas moins de 92 000 euros pour celui que vous avez sous les yeux. On le trouve à des prix plus abordables avec les moteurs 2,0 l Ingenium Diesel Sd4 (240 ch et 430 Nm de couple ; à partir de 58 600 euros) et essence Si4 (300 ch et 400 Nm de couple ; à partir de 57 400 euros).

Texte et photos : Sébastien Raffaelli (Land Mag 157)

L’avis du pro: Philippe de Villefranche

Le fondateur de Land Service est un grand amateur et connaisseur des Series et des Defender. Mais pour tracter des véhicules ou de lourdes remorques, c’est un Discovery Series II Td5 boosté qui est le Land de son choix.

« Initialement, je voulais une Discovery 3 à boîte manuelle, mais à l’époque, je n’ai pas trouvé d’affaire assez intéressante. J’ai donc fait réparer ma Disco Td5 et j’ai fait préparer son moteur pour tracter plus facilement. J’ai beaucoup apprécié la prise en main immédiate de cette Discovery : on est tout de suite à l’aise quand on prend son volant. J’ai bien aimé l’affichage tête haute, qui regroupe plusieurs informations de façon très lisible. Pour la partie technique, c’est la même chose que la Discovery précédente au niveau moteur et transmission et ça marche très bien. Les chemins qu’on a empruntés n’étaient que légèrement humides, mais même en 22 pouces et en pneus route, on n’a eu aucun problème d’évolution, en montée comme en descente. C’est un excellent véhicule, mais je vais attendre la prochaine Defender : c’est celle-là que j’achèterais à coup sûr ».

Fiche technique

Discovery HSE Sd6 306 ch

Motorisation

Type 6 cylindres en V

Cylindrée 2 995 cm3

Puissance maxi 306 ch à 3 750 tr/min

Couple maxi 700 Nm à 1 750 tr/min

Transmission

Boîte Automatique à 8 rapports

Direction assistée Electrique

Blocage de différentiel AR Non

Freinage

AV Disques ventilés (360 mm de diamètre)

AR Disques ventilés (350 mm de diamètre)

Roues

Jantes Alliage 22 pouces

Pneus Pirelli Scorpion Verde All Season 285/40R22

Performances

0-100 km/h 7,5 s

Vitesse maxi 209 km/h

Consommation

Cycle mixte 7,7 l/100 km

Rejets de CO2 205 g/km

Réservoir 85 l

Dimensions et capacités

Longueur 4 970 mm

Largeur maxi 2 220 mm

Hauteur 1 888 mm

Empattement 2 923 mm

Diamètre de braquage 12,3 m

Poids 2 311 kg

Poids de remorquage maxi 3 500 kg

Passage à gué maxi 900 mm

Garde au sol 284 mm

Volume du coffre maxi 2 406 l

Angle d’approche maxi 34°

Angle ventral maxi 27,5°

Angle de sortie maxi 30°