Le directeur du groupe PSA, Carlos Tavares, a déclaré au magazine Autocar Inde qu’il envisagerait une fusion ou une acquisition avec Jaguar Land Rover, à condition que cela « ne gêne pas » la firme française.
Dernièrement, Carlos Tavares s’est dit ouvert à l’expansion de PSA – qui comprend actuellement Citroën, DS, Peugeot et Vauxhall / Opel – par le biais d’acquisitions ou de partenariats avec d’autres constructeurs automobiles. Pour rappel, c’est lui qui a dirigé l’achat de Vauxhall / Opel auprès de GM par PSA en 2017. Et PSA avait annoncé il y a quelques semaines envisager une alliance avec FCA (Fiat Chrysler), avant que le groupe italo-américain ne rejette cette possibilité.
C’est donc maintenant le groupe JLR qui serait dans le collimateur de PSA. Dans une interview exclusive avec Autocar India, Carlos Tavares a été interrogé sur les rumeurs mentionnant un intérêt de PSA pour Jaguar Land Rover, propriété de la société indienne Tata Motors. Il a déclaré qu’il serait bon que PSA ait une marque de luxe et que la société « envisage toutes les possibilités », ajoutant qu’il serait intéressé « tant que cela ne gêne pas » le groupe actuel.
Tavares a toutefois expliqué qu’il n’avait pas encore eu de discussions avec Tata Motors à propos de Jaguar Land Rover. « Nous n’avons pas d’objectif spécifique, mais s’il existe des opportunités, nous y réfléchirons, bien sûr. » Questionné sur l’intérêt d’ajouter d’autres marques premium à la toute jeune DS, Tavares a ajouté: « Pourquoi pas ? Pourquoi ne devrions-nous pas en discuter ? Cela dépend du type de création de valeur que nous pourrions générer. »
Jaguar Land Rover a connu des difficultés au cours des derniers mois, en raison de la baisse de la demande de moteurs diesel et du déclin du marché chinois. De lourdes pertes et une dépréciation d’actifs ont également amené le groupe Tata à enregistrer une perte trimestrielle. Tavares a justement évoqué le succès de PSA dans la transformation de Vauxhall / Opel, qui a enregistré son premier bénéfice en 20 ans, suggérant qu’une alliance pourrait avoir un impact similaire sur le groupe britannique en difficulté: «Avec Opel, nous avons démontré que nous pouvions transformer une société dans le rouge depuis 20 ans, en 12 mois. C’est donc quelque chose que nous savons faire. »
Pour rappel, les difficultés de JLR font écho à celles de PSA en 2014, quand l’état français et le chinois Dongfenf avaient du investir dans le groupe qui avait cruellement besoin d’investissements. Cinq ans plus tard, PSA se porte bien et même très bien, au point de vouloir éventuellement « croquer » Jaguar Land Rover…