Voici un essai réalisé par la rédaction de Land Mag en 2009 ! Lancé fin 2004, le Discovery 3 était alors sans conteste le Land « moderne » le plus proche de l’ADN de la marque anglaise. Moderne et très confortable, il montrait également d’excellentes dispositions de baroudeur. Nous avons sillonné la France par les chemins au volant d’un modèle ex-G4 Challenge pour le prouver.
Land Rover a toujours mis un point d’honneur à créer les 4×4 les plus polyvalents qui soient. L’orientation de la marque vers le luxe au milieu des années 1990 puis vers l’électronique n’a pas changé cet état d’esprit. Depuis son lancement, en octobre 2004, le Discovery 3, 4×4 des temps modernes, répond aux attentes des utilisateurs exigeants.
Sur plus de 3000 km en tout terrain nous n’avons pas ménagé notre modèle d’essai, un Disco 3 TDV6 HSE qui était destiné à servir de support pour le G4 Challenge. Dans cette version haut de gamme, les réglages électriques des sièges en cuir sont nombreux ; le confort des passagers avant est donc optimal et permet de prendre sereinement les chemins. La première étape de ce périple, au départ du siège de la rédaction, à Saint-Maur-des-Fossés, dans le Val-de-Marne, a été la piste 4×4 artificielle de la concession Land Rover de Tournai, en Belgique. Les possibilités de rouler sur les chemins dans le Nord de la France et en Belgique restant toujours du domaine du possible mais relativement limitées, ce site nous a offert le triple avantage de tester les capacités en croisements de ponts du Disco, de le faire passer à gué et de tester le mode « Rocaille » du Terrain Response, idéal pour la surface bétonnée de la piste.
Dans le premier cas, le résultat a été très satisfaisant. Quand une roue quitte le sol et que son opposée rentre dans l’aile, le Terrain Response renvoie l’air du second ressort pneumatique vers le premier pour le pousser vers le bas et favoriser la reprise d’adhérence, et ça fonctionne diablement bien. Le seul point noir est le porte-à-faux arrière créé par la roue de secours placée sous la caisse. Celle-ci frotte sur les buttes les plus prononcées, mais sert à la limite de fusible pour les protections en plastique fragiles. Les passages à gué ne sont pas une difficulté pour le Disco 3, qui peut franchir une profondeur de 700 mm sans sourciller lorsque la suspension pneumatique est sur le réglage le plus haut. Enfin, le mode « Rocaille » du Terrain Response fait merveille sur les obstacles en béton, puisqu’il exploite au maximum le couple à bas régime pour une traction optimale et déclenche très tôt l’Electronique Traction Control (ETC) pour limiter le patinage sur cette surface dure et cassante.
Désirant faire une incursion en Angleterre, le lendemain nous rejoignons Calais en passant par les inévitables caps Blanc-Nez et Gris-Nez sur les chemins agricoles de cette région. C’est cette fois le mode « Boue et Ornières » qui reste le plus utilisé. Le poids généreux du Discovery 3, un minimum de 2,5 t, excusez du peu, apparaît comme un handicap sur ces surfaces rendues grasses par des pluies récentes et une légère erreur de trajectoire hors du chemin aurait bien pu nous bloquer plusieurs heures. De retour d’Angleterre où notre pratique tout terrain s’est résumée à emprunter quelques « green lanes » autorisées nous descendons le long de la Côte d’Opale vers le terrain privé du Marquenterre.
Les chemins boueux mais en grande partie rectilignes du nord de la France sont avalés sans souci et nous arrivons en fin de soirée pour prendre un peu de repos avant d’attaquer les célèbres dunes de sable. Cette première nuit de bivouac à bord du Disco 3, au bord de la mer, nous confirme qu’une fois les sièges arrière rabattus, le plancher plat peut accueillir un adulte de grande taille et son matériel de bivouac sans broncher et sans modification, laissant pas moins de 1 950 mm libres en longueur. Au petit matin, il n’est pas aisé de trouver les bonnes trajectoires dans le sable immaculé mais l’humidité rend le sol très porteur. Les difficultés commencent en milieu de journée quand le soleil sèche la couche superficielle des pistes sableuses. Une fois encore, le Terrain Response et son mode « Sable » tombent à point nommé, étalant les accélérations de façon progressive afin de ne pas s’enfoncer et autorisant un patinage prononcé sans que l’ETC ne coupe l’élan.
En direction de la Normandie, la campagne vallonnée qui entoure Deauville nous offre quelques beaux terrains de jeu, notamment autour de Tourgéville, où le relief est légèrement plus prononcé. Là encore, le poids du gros Land mais aussi son gabarit peuvent être handicapants en sous-bois, mais une bonne gestion des trajectoires nous permet de zigzaguer entre les arbres sans encombre. Il suffit simplement de veiller à ne pas rayer trop profondément la belle carrosserie du véhicule. Les milliers de trous laissés par les piétinements des vaches sur certains chemins nous donnent l’impression de rouler sur de la tôle ondulée.
La suite du parcours, vers le centre de la France, nous fait traverser de grandes étendues agricoles. Ce morceau d’Hexagone, au relief peu prononcé, donne accès à de nombreux chemins. En respectant les autres usagers, il nous est possible d’avaler les kilomètres en évitant le bitume. L’affaire se corse à proximité des magnifiques châteaux de la Loire, à commencer par ceux de Saumur, de Chinon puis, cerise sur le gâteau, de Chambord. Entre les domaines forestiers et les agglomérations, suivre les berges du fleuve reste possible, mais pas de façon régulière.
Mais le Disco 3 est aussi bien équipé pour la route que pour le tout terrain. Son moteur, notamment, est un gros atout. Aussi discret que volontaire, le bloc TDV6 2,7 l Diesel associé à la boîte automatique ZF six rapports délivre ses 190 ch dans un effort raffiné. Le mode séquentiel de la transmission est moins à son avantage pour une utilisation sportive, du fait du poids du Land, qui le rend peu propice aux accélérations fulgurantes. Ce Land, comme beaucoup avant lui, est toujours sujet à un léger ballant dans les virages prononcés, mais c’est le prix à payer pour son gabarit donnant accès à un espace de chargement gigantesque. Conduit sagement et non surchargé, le Discovery 3 peut tout à fait prétendre à des consommations raisonnables, tournant autour de 10 l/100 km. Notre modèle d’essai, équipé des bons pneus tout terrain Goodyear Wrangler MT/R en 255/55R19 et d’une galerie de toit Land Rover, est, lui, monté à environ 12,5 l/100 km.
La semaine prévue pour notre essai arrivant à son terme, il nous faut, à regret, nous séparer de ce brillant compagnon de voyage, après avoir regagné la région parisienne et passé un bon moment à le nettoyer. Dans la gamme actuelle du constructeur anglais, le Discovery 3 est sans conteste le modèle mariant le mieux des prestations tout terrain hors pair à une aisance routière tout en confort. Pouvant passer de l’un à l’autre en un clin d’œil en appuyant tout simplement sur trois interrupteurs, il s’apprécie dans tous les cas de figure, même à l’arrêt !
[toggle title= »Fiche technique Discovery 3 TDV6 HSE » state= »close » ]
Motorisation
Type 6 cylindres en V
Cylindrée 2 720 cm3
Technologie Injection directe à rampe commune
Puissance 190 ch à 4 000 tr/min
Couple maxi 440 Nm à 1 900 tr/min
Carrosserie 5 portes, 7 places
Transmission
Type 4×4 permanent
Système Blocage de différentiel central électronique
Boîte de vitesses Automatique-séquentielle à 6 rapports
Aides électroniques Sécurité ABS, EBA, DSC, ARM Tout terrain Terrain Response, ETC, HDC
Suspension
Avant/arrière Pneumatique sur roues indépendantes
Freinage
Avant/arrière : disques ventilés
Roues Jantes alliage 19 pouces Pneus Goodyear Wrangler MT/R 255/55R19
Performances
Vitesse maxi (sur circuit) 180 km/h
Accélération de 0 à 100 km/h 11,7 s
Consommation
Cycle mixte 11,1 l/100 km
Cycle mixte (avec pneus TT et galerie) 12,5 l /100 km
Emissions de CO2 270 g/km
Capacité du réservoir 82,3 l
Caractéristiques générales
Longueur 4 835 mm
Largeur mini 2 009 mm
Hauteur mini 1 832 mm
Empattement 2 885 mm
Poids à vide mini 2 504 kg
Charge utile mini 676 kg
Capacité de remorquage 3 500 kg
Aptitudes TT
Garde au sol maxi 240 mm
Angle d’attaque maxi 37,2°
Angle ventral maxi 27,9°
Angle de fuite maxi 29,6°
Passage à gué maxi 700 mm [/toggle]