Le P38 est le mal-aimé de la famille Range. Pourtant, il offre toujours des prestations de premier ordre en matière de confort et de comportement tout terrain, à un prix actuellement presque dérisoire. Le V8 de 4,0 l est de son coté le meilleur moteur disponible pour cette version du Range.
Les réticences des landistes envers le P38 proviennent surtout de sa fiabilité très aléatoire, causée par une électronique omniprésente mais par encore parfaitement maîtrisée lors de son lancement en 1994. Presque 20 ans plus tard, les acheteurs peuvent paradoxalement profiter de P38 au comportement moins incertain grâce aux multiples interventions de Land Rover sur ces véhicules ! Sa mauvaise réputation ayant tiré les prix vers le bas, le P38 est devenu le véhicule le plus abordable pour ceux qui désirent un 4×4 Anglais muni d’un V8.
Tout comme un Classic ou un L405, le Range P38 permet de sillonner les routes dans un confort de limousine et d’envisager sereinement des escapades en tout terrain. Si les premiers propriétaires de P38 n’ont probablement jamais vraiment testé les capacités de leur SUV en 4×4, les « Pet » commencent peu à peu leur deuxième ou leur troisième vie sur les terrains de franchissement ou en raid. Leurs ponts rigides, boîtes de vitesse (manuelle à 5 rapports, disponible jusqu’en 1999, ou automatique à 4 rapports) et embrayages sont en effet robustes, et comme les autres Range le P38 est d’une efficacité étonnante pour un SUV !
Le bloc de 4,0 l (188 ch et 320 Nm de couple pour sa première mouture jusqu’en 1999, 340 Nm ensuite) est certainement celui qui va le mieux au P38 : coupleux et puissant, il consomme moins que le V8 4,6 l et correspond bien au comportement nonchalant du Range. Attention aux modèles équipés de GPL qui permettent de rouler effectivement moins cher à condition que l’installation soit au normes. Gare également aux systèmes de suspension pneumatique remplacés par des ressorts métalliques : cette transformation n’est pas homologuée !
L’équipement du P38 est fastueux avec la suspension pneumatique (4 réglages de hauteur), le contrôle électronique de traction (ETC), les sièges chauffant à réglage électrique à mémoire, etc. En 2000, le P38 a bénéficié d’un léger restylage extérieur (clignotants blancs à l’avant et à l’arrière) et surtout des dernières innovations apportées au moteur V8 (nouvelle admission, nouvelle injection électronique) qui ont encore amélioré son confort d’utilisation.
Quelle version choisir ?
Optez pour un P38 d’après 1998, a priori plus fiable, en finition haut de gamme HSE qui vous apportera un équipement royal dont le surcoût à l’époque a maintenant presque disparu avec l’âge.
[toggle title= »Fiche technique Range Rover P38 V8 4,0 l » state= »close » ]
MOTORISATION
Type Longitudinal, V8, 16 soupapes
Cylindrée 3950 cm3
Puissance maxi (ch) 185
Couple maxi (Nm) 340 à 3000 tr/min
TRANSMISSION
Type Intégrale à ponts rigides
Système Permanent 4 roues motrices à différentiel central automatique à visco-coupleur
Direction Direction à crémaillère assistée
Boîte de vitesses
Automatique 4 rapports (ZF 4HP22)
Manuelle 5 rapports (LR R380)
AIDES ÉLECTRONIQUES
ABS, ETC
SUSPENSION
Amortisseurs et ressorts pneumatiques à air comprimé, réglables sur 4 positions.
FREINAGE
Avant Disques ventilés
Arrière Disques
APTITUDES TT
Angle d’attaque (degrés) 31 (position standard) / 35 (position tout terrain)
Angle de sortie (degrés) 24 (position standard) / 26 (position tout terrain)
Angle ventral (degrés) 154 (position standard) / 151 (position tout terrain)
Passage à gué maxi (cm) 50 [/toggle]
Les séries limitées françaises
Le Range P38 motorisé par le V8 de 4,0 l n’a connu en France que deux séries limitées, les autres étant réservées aux versions 4,6 l. En 1997 la série Holland & Holland proposait une sellerie spécifique ainsi qu’un ensemble de bagages luxueux. Le V8 4,0 l recevait à cette occasion les jantes de la version 4,6 l. Puis en 2001, moins d’un an avant l’apparition du range L322, Land Rover France proposait la série Aspen qui proposait quelques équipements supplémentaires (sellerie cuir Lightstone ou Ashgrey », autoradio avec chargeur CD dans le coffre, …) et pouvait être complétée par le Pack Aspen qui était lui particulièrement fourni : jantes 18″, pare-brise dégivrant, finition bois sur la console, sièges chauffants, … Il est également possible de trouver quelques rares versions Autobiography, réalisées quasiment sur-mesure pour leur premier propriétaire.
Les points à surveiller
1- Certains V8 poreux ont nécessité des retours à l’atelier, mais le problème étant présent dans les premiers 150 000 km doit normalement avoir été résolu.
2- L’équipement électronique est sujet à des pannes ou des dysfonctionnements aléatoires. Il faut veiller à bien les identifier car ils peuvent immobiliser le véhicule.
3- Les moteurs des serrures de portières, ainsi que les moteurs de climatisation deviennent fragiles à l’usage.
4-Testez le visco-coupleur de l’hélice de refroidissement, s’il a du jeu il est bon à changer.
5- Le fonctionnement de la suspension pneumatique est à surveiller car le compresseur est fragile et les «boudins» durent environ 120 000 km. Faites monter et descendre le véhicule pour tester son fonctionnement.