Plus de 7 000 Land ont traversé l’Atlantique entre 1992 et 1997 et la plupart d’entre eux étaient des Defender 90. Une belle aventure pour ces modèles « NAS » (North American Specification) vriament pas comme les autres, ayant marqué l’Amérique à jamais…
Land Rover aux Etas Unis, c’est une longue histoire à la fois marquante et semée d’embûches. Après une première importation interrompue et 18 ans d’absence, le « Land » y est relancé en 1992, soit deux ans après la naissance du modèle Defender. L’implantation de la nouvelle société Land Rover North America dirigée par Tony Gilroy marque la volonté d’imposer ce véhicule hors du commun, après le succès du Range Rover introduit en 1987. C’est à l’occasion du Salon de Detroit, le 8 janvier 1992, que le Defender « NAS » est présenté pour la première fois avant sa commercialisation dans le courant de l’automne, sur la base d’un 110 Station Wagon 9 places.
Fort de sa réussite commerciale, qui permet aux Américains de découvrir un baroudeur d’exception, l’importateur décide de réitérer l’opération un an plus tard, mais avec cette fois un Defender 90 soft sop « NAS ». Officiellement présenté le 3 septembre 1993, ce véhicule millésimé 1994 se présente comme une version améliorée du 90 Cariba anglais vendue moins de 30 000 dollars. Par rapport au 110 « NAS », il reprend la motorisation V8 3,9 litres mais l’adoption de nouveaux pistons augmentent légèrement la puissance qui passe à 182 ch au lieu de 180 ch. Si l’on retrouve la boîte mécanique LT77 synchronisée, l’obligatoire arceau ainsi que les autres spécificités d’éclairage, il se distingue par un logo V8 sur l’aile avant, des jantes alliage « Freestyle » ainsi qu’une capote et des portes démontables à fenêtres coulissantes empruntées aux Series III et premiers Land 110 (système Tickford).
Si les 110 étaient tous de couleur « Alpine White », quatre autres teintes sont cette fois proposées (avec toujours des extensions d’ailes noires) : « AA Yellow » (la plus représentée), « Arles Blue », « Portofino Red » et « Coniston Green ». Techniquement, il reçoit d’office des barres stabilisatrices à l’avant comme à l’arrière. En option, les passagers arrière peuvent disposer d’un chauffage additionnel. Quelques mois plus tard, une soixantaine d’exemplaires « vert Coniston » reçoivent un hard-top (installé localement). Toutes ces déclinaisons témoignent du potentiel de personnalisation contribuant au succès du Defender. Pour couronner le tout, cette cuvée 1994 le sacre « 4×4 de l’année » et près de 2 000 modèles trouvent acquéreur en Amérique du Nord.
A partir de décembre 1994, le millésime 1995 abandonne les feux oblongs dans le pare-choc et voit grossir le répétiteur inférieur à côté du phare. A l’arrière, les feux carrés deviennent ronds. On note par ailleurs l’adoption d’une nouvelle boîte de vitesse à 5 rapports (R380). Deux déclinaisons sont disponibles : une version bâchée dotée d’une nouvelle capote fabriquée par Bestop aux Etats-Unis et une version Station Wagon pouvant accueillir six personnes. Détail non négligeable pour les mélomanes, tous les modèles reçoivent une radio plus puissante.
1 200 bâchés et 500 Station Wagon sont écoulés cette année : il n’y a donc aucune raison de s’arrêter en si bon chemin. Pourtant, les normes de plus en plus draconiennes, notamment à cause de l’absence d’airbags, continuent de lui mettre des bâtons dans les roues. Ainsi, les périodes de commercialisation restent discontinues avec un « trou » entre fin 1995 et fin 1996, d’où l’absence de millésime 1996. En 1997, ce sont de nouveau 1 500 modèles découvrables et 1 300 station wagon qui trouvent acquéreur. Ils disposent d’un nouveau moteur V8 4 litres (avec seulement 3 cm3 de plus que le 3,9 litres) accouplé à une boîte de vitesses automatique ZF à 4 rapports (connue sur les Range et Discovery), d’un compteur de vitesse électronique et de portes-gobelets sur la console centrale.
L’évolution des normes américaines viennent finalement à bout du Defender au premier janvier 1998. Mais juste avant l’arrêt définitif de son importation, à la fin de l’année 1997, un baroud d’honneur autorise une ultime série limitée de 300 exemplaires en station wagon vendue 40 000 dollars. Signes particuliers : une teinte inédite « Willow Green » et les nombreux accessoires Land Rover installés de série. Au total, 6 540 Defender 90 NAS auront été distribués en Amérique du Nord. Aujourd’hui, bon nombre d’exemplaires restent en bon état et ces « collectors » demeurent très recherchés.
Les autres Land « NAS »
Avant le Defender, les Series ont été importées aux Etats-Unis depuis la création de Land Rover en 1948 jusqu’en 1974, date à laquelle la Series III s’est heurtée pour la première fois aux homologations trop sévères. Durant cette période, on estime néanmoins à 17 000 le nombre de Land importés. Les Américains ont connu le Range Rover Classic à partir de 1987. Vendu dès le départ en carrosserie 4 portes, le Range proposait sous le capot le V8 de 3,5 litres de cylindrée développant 150 ch. Deux ans plus tard, il a été remplacé par le 3,9 litres à injection de 178 ch moins polluant. C’est en 1992 que le Defender 110 « NAS » a fait son apparition, inaugurant l’équipement spécial qui allait être celui du 90 : moteur V8 3,9 l, arceau de sécurité, feux spécifiques etc. Un peu moins de 540 exemplaires ont été importés et vendus outre-Atlantique. En 1995, les Range P38 4,0 et 4,6 litres ont repris le flambeau du Classic, et près de 34 000 modèles en ont été vendus. Quant au Discovery, sa traversée de l’Atlantique a lieu en 1994. Il était toujours motorisé par le fameux V8 3,9 litres, mais cette fois avec 182 ch (comme le Defender 90). Comme pour le Range, la transmission faisait appel à une boîte automatique à 5 rapports. En 1996, le Discovery « NAS » a dépassé les 15 000 exemplaires vendus. Le début des années 2000 a apporté encore davantage de succès à ce dernier, comme pour le Freelander I qui a été écoulé à 23 000 modèles entre 2001 et 2003. Aucun des modèles officiellement « NAS » n’a été commercialisé en France, mais les accessoires qui les caractérisent, comme le pare-chocs arrière, sont disponibles dans certains catalogues d’accessoires. On peut en revanche leur rapprocher la série limitée du Defender 90 « 50ème Anniversaire » vendue en 1998 à 1 071 exemplaires, équipée d’un arceau de pare-brise, d’une boîte automatique et du moteur V8 4,0 l.
Les modifications et équipements « NAS »
Arceau extérieur intégral noir
Feux spécifiques (pare-choc, latéraux et arrière)
Radiocassette 4 HP
Support de roue de secours
Plaque numérotée
Jantes alliage 16 pouces « Freestyle »
V8 4,0 litres (à partir de 1997)
Boîte automatique (à partir de 1997)
Options
Air conditionné
Toit convertible
Capote bikini
Marchepieds latéraux
Pare-buffle
Treuil Warn 8000