Pour ses quarante ans, en 2010, le Range Rover L322 héritait d’un moteur Diesel V8 réalésé à 4,4 l. Les 313 ch et les 700 Nm de couple qu’il fournissait, associés à une nouvelle boîte de vitesse ZF à huit rapports, propulsaient le gros 4×4 au sommet de la souplesse et des performances, sur et hors bitume. Retour sur notre essai de ce « nouveau » Range, qui aujourd’hui fait le bonheur des landistes en occasion.
Sébastien Raffaelli
A chaque nouvelle mouture du Range Rover L322, on se demande ce que Land Rover a pu trouver pour le rendre encore meilleur. La réponse a, cette année, été assez simple, même s’il s’agit de changements d’importance. Le fleuron de la marque anglaise dispose à présent d’une version améliorée du moteur TDV8, dont la cylindrée passe de 3,6 l à 4,4 l, la puissance de 271 ch à 313 ch et le couple de 640 Nm à 700 Nm.
Il est impossible de parler des prestations de ce bloc revu et corrigé sans mentionner la nouvelle boîte de vitesses qui lui est associée, un modèle ZF automatique à huit rapports 8HP70. Le duo de choc qu’ils forment ancre le Range Rover dans le monde de l’automobile prestige, offrant un raffinement et une souplesse de fonctionnement sans pareil. Cerise sur le gâteau, cela se fait avec une économie de carburant non négligeable grâce aux huit rapports de la boîte. A titre d’exemple, à 160 km/h, le moteur TDV8 utilise la huitième vitesse et ne tourne qu’à 2 000 tr/min. Dans à peu près toutes les conditions de circulation, la consommation baisse ainsi au moins un litre par rapport à l’ancienne version, d’autant que le gain de puissance réduit l’effort de sollicitation. La consommation mixte est ainsi d’environ 11 l/100 km, ce qui est beau pour un Land d’environ 2 800 kg.
Il faut noter que Land Rover a supprimé le levier de vitesses en adoptant la molette de sélection de rapports des dernières Jaguar, pour passer du mode « Parking » au point mort, puis en marche arrière, en « Drive » et enfin en mode « Sport », dans ce dernier cas en exerçant une légère pression sur la molette. Du coup, pour éviter la confusion, c’est la molette du Terrain Response qui passe à l’as, remplacée par un simple sélecteur à deux touches. Pour démarrer sur un rapport défini en franchissement ou pour la conduite dynamique, le conducteur bénéficie en revanche de série des palettes de passage de vitesses au volant.
Les prestations tout terrain de ce nouveau Range Rover ont été accrues par l’arrivée de l’aide au démarrage en côte et du contrôle d’accélération en descente du Hill Descent Control. Pour le reste, le L322 conserve ses étonnantes capacités de débattement et le couple du nouveau TDV8, disponible dès 1 500 tr/min, facilite encore son évolution en terrain accidenté. Pour l’anecdote, il faut savoir que la version Autobiography de cet essai est équipée de série d’impériaux pneus Continental CrossContact UHP en 255/50R20 et que, pour le passage off-road, Land Rover a fait l’effort de prévoir et de faire monter un jeu de roues en 19 pouces avec les célèbres pneus Goodyear Wrangler MT/R en 255/55R19. Mais compte tenu des massifs étriers de frein avant Brembo à six pistons, les jantes alliage 19 pouces du Range sont usinées de façon spécifique pour permettre leur montage.
On pourrait s’étendre sur la débauche de luxe à l’intérieur de ce Land hors norme, tout en regrettant quelques menus défauts de finition (peu tolérables vus les prix pratiqués), mais ne citons que deux nouveautés, toutes deux en option quel que soit le niveau de gamme. Il s’agit d’une part de commandes des sièges électriques pour les passagers arrière : avec des boutons logés dans les portes, ils peuvent incliner le dossier des deux sièges arrière de 8°, régler leur rafraîchissement et leur chauffage, positionner le maintien lombaire ou encore faire avancer ou reculer le siège devant eux (uniquement lorsque le véhicule est à l’arrêt).
D’autre part, toujours aux places arrière, il est possible d’équiper l’accoudoir central d’une télécommande de contrôle du système audio-vidéo, évitant de déranger les passagers avant. Ces deux demandes, qui privilégient le confort des passagers arrière, aient été formulées par les clients potentiels des nouveaux marchés de Land Rover, en Chine et en Russie, où le Range est vu comme un véhicule limousine. Une fois de plus, la marque de Solihull a donc réussi à faire progresser son navire-amiral dans tous les sens. Evidemment, le prix d’une version TDV8 4,4 l Autobiography comme celle-ci est de 114 600 euros, auquel il faut ajouter les options de notre véhicule, ce qui nous donne un Range estimé au moins à 130 000 euros.